la pause café sans gobelet

Versoo : la lutte contre les gobelets en plastique

LYRECO : Nous sommes maintenant avec Valérie DELESALLE, co-fondatrice de la société Versoo. Bonjour Valérie, pourriez-vous dans un premier temps nous parler de vous, de votre expérience, votre parcours, votre expertise ?

Valérie DELESALLE : Mon mari (Xavier DELESALLE) et moi avons créé Versoo dont l’idée est venue par notre ancien métier. Nous gérions une entreprise de distribution automatique (boissons et snacks). Nous avons décidé à un moment de quitter ce métier pour écrire une nouvelle page blanche. Nous nous sommes interrogés sur ce que nous voulions, ce qui nous animait et avons décidé d’entreprendre autrement, entreprendre positif.

L : C’est donc à partir de ce moment que va naître votre idée de départ ?

V.D. : Tout à fait ! Entreprendre positif, créer de la valeur sociale, environnementale et que ce soit économiquement viable.

L : Quelles ont alors été les différentes étapes franchies, de la naissance de l’idée que vous venez de nous raconter, jusqu’à aujourd’hui ?

 

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V.D. : Dans un premier temps, nous avions créé une machine électronique brevetée qui permettait de retirer les liquides et d’empiler les gobelets, mais jugée trop cher par les clients. Nous avons alors entièrement repensé nos modèles en proposant une solution tout inclus. Des collecteurs plus simples qui puissent être montés en quelques gestes et permettant de collecter et d’optimiser poids et volume, pouvant accueillir un certain nombre de gobelets avec des enlèvements intégrés et la garantie de recyclage. Nous avons donc également travaillé au développement d’un process spécifique de recyclage pour les gobelets, car ceux-ci ne peuvent être mis dans les filières de recyclage classiques et partaient donc en incinération ou enfouissement.

L : Comment avez-vous réussi à mettre au point cette solution complète ?

V.D. : Après 2 ans de R&D, nous avons développé un processus pour pouvoir trier, laver, broyer et recréer une nouvelle matière première de polystyrène et polypropylène de qualité. Nous avons par la suite ajouté une étape supplémentaire au processus qui est l’extrusion de ces matières afin d’obtenir une densité suffisante dans le but de les proposer aux plasturgistes. Enfin, nous avons construit un bâtiment qui puisse correspondre aux normes pour nous y installer.

Aujourd’hui, nous proposons de la collecte avec un système intelligent, une logistique optimisée et un recyclage que nous maîtrisons nous-mêmes, qui est rare voire même unique.

L : Le processus était donc mis en place, avec autour toutes les problématiques identifiées. Qu’avez-vous mis en place pour proposer cela aux entreprises ?

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V.D. : Nous avons mis en place des formules en direct aux clients, ainsi que des partenariats avec des métiers qui font du service en entreprise, comme Lyreco. Nous avons ainsi 2 types de Box : le grand format qui va être proposé via notre site web et le plus petit, qui sera proposé par le biais de nos partenaires. Ces box, qui sont constituées de 65 à 70% de fibres recyclées, sont préparées par des personnes en situation de handicap. Nous travaillons également avec des personnes en insertion professionnelle. Nous sommes ainsi au nombre de 14 personnes travaillant pour Versoo et sommes fiers de créer de l’emploi social.

L : Pourriez-vous nous expliquer la (fin) de vie des gobelets chez Versoo ?

V.D. : Nous avons mis en place l’entité NovaCycle pour notre processus industriel. Lorsque nous réceptionnons les Box remplies, nous les trions pour séparer d’un côté les gobelets en polystyrène, et de l’autre ceux en polypropylène. Ils sont ensuite lavés puis broyés pour obtenir une sorte de paillette. Nous la passons dans une phase d’extrusion, qui va chauffer la matière créant une pâte très fine en forme de fil. Elle sera par la suite refroidie puis coupée pour obtenir des granules. Nous sommes ici sur un processus très classique en plasturgie, mais qui permet d’obtenir une nouvelle matière première, 100% recyclée.

L : Et que devient cette nouvelle matière première ?

V.D. : Cette nouvelle matière part en bonne partie vers des plasturgistes locaux, qui l’utiliseront pour fabriquer d’autres objets. En parallèle, nous disposons d’un labo 3D où nous faisons nos propres filaments d’impression 3D. A terme, notre objectif est de pouvoir fournir un objet qui puisse revenir dans l’univers du bureau, 100% recyclé. L’objectif ultime serait même de fabriquer des gobelets… avec des gobelets !

 

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