Mit Kopf, Hand, Helm und Verstand auf der Baustelle

Avec la tête, les mains, le casque et la raison

Le jeune maçon Lars Reichelt explique comment il gère les risques et les défis dans sa profession sur le chantier.

Le métier de maçon est difficile, fatigant et ne convient pas aux gens qui craignent les intempéries. Pourquoi êtes-vous devenu maçon?

Lars Reichelt: Un emploi dans un bureau ne correspondrait pas à ma nature. J’ai toujours su que je voulais une profession artisanale. Après plusieurs stages pendant mon école secondaire, j’ai remarqué qu’il me fallait une profession dans la construction. En tant que maçon, on a de bonnes possibilités de formation continue et d’évolution, on gagne assez bien sa vie et on évolue dans un milieu intéressant.

 

Mais il est difficile de persévérer sur le chantier sous la neige et la pluie, dans le vent et le froid.

Bien sûr, c’est parfois difficile, mais j’adore mon ­travail. C’était surtout difficile lors de la première année d’apprentissage. Pendant neuf ans, on est assis dans une salle de classe chaude et brusquement, il faut surmonter une journée de travail de 8 ou même 9 heures. C’est un changement énorme! Le soir, on s’écroule dans sont lit; épuisé, mais aussi satisfait du travail que l’on a effectué. L’école n’a ­jamais été mon truc, le passage à la vie professionnelle a presque été un soulagement. Pour moi, cela avait plus de sens d’agir concrètement que de ­potasser pendant des heures. Mon mot d’ordre est «Learning by doing».

 

La première année d’apprentissage, vous avez encore préparé le championnat suisse d’aviron en plus. Comment cela s’est-il passé?

A l’époque, je m’entrainais effectivement chaque jour avec mon équipe sur le lac en vue des compétitions.  J’arrivais à avoir l’énergie et la motivation nécessaires. Dernièrement, cet engagement a porté ses fruits. Le fait que je sois sportif a sûrement aussi été bénéfique sur le chantier, où les muscles sont un avantage. Je connais de nombreux jeunes qui ont arrêté l’apprentissage parce qu’ils n’étaient pas à la hauteur des exigences, cela ne fonctionnait pas avec leur entreprise d’apprentissage ou ils avaient des notes insuffisantes à l’école professionnelle. De mon côté, le travail me plaît de plus en plus, justement car je sais en faire plus et je dois en savoir plus, on me confie une tâche, je peux prendre des responsabilités et suivre de jeunes apprentis.

 

Un maçon ne fait pas que des murs, il est aussi impliqué de diverses manières dans l’installation de chantiers. Que faites-vous concrètement?

Dans le cas des maçons, beaucoup de gens pensent que l’on fait toute la journée du mortier avec la truelle, qu’on le pose sur les briques puis que l’on vérifie avec un guide et un niveau à bulles si le mur est droit. Mais ce n’est pas le cas! Mes tâches sont très diversifiées et mon travail est varié. Je dois comprendre les plans d’ingénieurs et d’architectes, transmettre les tâches au chantier, donc définir où vont les murs, plafonds, sols, portes, fenêtres, câbles et conduites. J’intègre les armatures, pose les chapes, fabrique des revêtements de ciment, construis des escaliers ou des rampes et monte des échafaudages. Dans ma profession, l’artisanat et les connaissances techniques sur les méthodes de construction modernes sont nécessaires. Actuellement, je travaille sur le chantier des apprentis à Wetzwil, où plusieurs maisons individuelles sont en construction. Nous les apprentis, nous sommes responsables de l’une des maisons. La qualité du travail est garantie, on nous laisse simplement un peu plus de temps pour les tâches.

Mit Kopf, Hand, Helm und Verstand auf der Baustelle

Ceux qui ne sont pas en bonne forme physique et psychique n’ont rien à faire sur un chantier.

 

La construction de murs, plafonds, sols en béton requiert l’utilisation de machines et appareils modernes. A quel point votre travail est-il risqué?

Les risques sont là, mais il y a sur les chantiers un nombre énorme de directives qui doivent être respectées. Cela commence par l’obligation de porter le casque qui s’applique toute la journée, jusqu’à la sécurisation complète de certains endroits avec des rampes en passant par le port de chaussures spéciales avec des semelles en acier et des points d’acier. S’il y a beaucoup de bruit, je porte naturellement une protection auditive et les lunettes de protection intégrées au casque protègent mes yeux contre la poussière, la saleté et les éclats. En fonction du travail, je me trouve en hauteur, je dois donc ne pas avoir de vertige, être dans une position stable et porter un harnais. Moi-même, je peux donc contribuer considérablement à ce qu’il ne m’arrive rien, mais je dépends aussi du fait que le collègue qui balance une cuve de béton de cinq tonnes à la grue soit bien concentré.

 

Les statistiques montrent que les apprentis sur les chantiers ont plus souvent des accidents que leurs collègues expérimentés.

Jusqu’à présent, rien de grave ne m’est arrivé. Mais une fois, j’ai glissé d’une planche en bois sur un bord en béton. Cela a fait très mal! J’étais fautif, je n’ai pas fait suffisamment attention. Je ne voulais pas être une mauviette, j’ai simplement continué à travailler puis je suis allé chez le médecin. Il a cons­taté que j’avais un trou dans le tibia et m’a prescrit un arrêt maladie de quelques jours. Et sinon? Je me suis aussi cassé un doigt lors des cours de sport de l’école professionnelle. Les deux blessures sont désormais guéries et je suis entièrement apte à travailler.

 

Vous avez parlé de chances de formation professionnelle et d’évolution. Comment cela se passe-t-il après l’apprentissage?

Je veux rester dans la construction, c’est sûr, et accumuler des expériences sur des chantiers intéressants. Plus tard, j’aimerais effectuer l’école de chef d’équipe et de contremaître en parallèle au travail. Mais je dois d’abord me préparer sérieusement pour l’examen final. Je le prends très au sérieux.

 

À propos de la personne

Lars Reichelt, 19 ans, termine un apprentissage de maçon dans sa troisième et dernière année. Son employeur est l’entreprise Ineichen AG à Baar ZG, une entreprise de construction spécialisée dans le bâtiment. Lars a participé trois fois aux championnats suisses d’aviron en junior A et y a remporté deux fois l’argent avec son équipe. Il a deux grandes sœurs et habite à Zoug avec ses parents.

Lars Reichlet im Interview mit Lyreco